Hautement Improbable

Récemment j'ai encore joué à tiens, si j'achetais le livre d'un parfait inconnu édité dans la collection dirigée par Gerard Klein et à la couv' illustrée par Manchu ? Et je me suis retrouvé avec un ouvrage plutôt atypique puisqu'il y est pratiqué le genre peu couru de l'uchronie.

Nous voici donc projetés en plein XVIIIe siècle à suivre les aventures d'un médecin, approché par les services secrets de notre bon roi Louis pour participer à un bien étrange projet : Créer un homme artificiel. Notre héros croise le chemin de Casanova, rencontre Diderot, le petit frère de Fragonard, et d'autres célébrités de l'époque. Question ambiance, c'est réussit.

Après c'est vrai que ça se gatte un peu. Passons sur la technologie hautement improbable utilisée pour créer cet être, que ne renierait pas Mary Shelley. Mais, était-il nécessaire de nous dresser un catalogue des avancées de la littérature de SF en matière de robotique ? Ainsi nous avons droit à la "création" du mot androïde, à l'édiction des trois lois de la robotique, et à un test de Turing en bonne et due forme.

C'est dommage, ce sujet ambitieux (trop peut-être) méritait un meilleur traitement. Il manque à cet ouvrage une nouvelle approche, un nouvel angle d'attaque pour ce sujet ultra-classique de la SF. Cela dit, cela reste un bouquin plaisant à lire, ne serais-ce que pour la plaisante balade dans ce siecle pré-révolutionnaire.

Si les uchronies vous intéressent, je vous recommande de lire également : La Machine à Différences de William Gibson et Bruce Sterling. Dans cette époque victorienne-là, Lord Babbage a réussi à construire sa machine différentielle et la révolution industrielle se voit doublée d'une société de l'information basée sur des ordinateurs mécaniques à vapeur. Il s'agit de l'ouvrage fondateur du genre Steampunk. 

Plus étonnant encore, Jack Faust de Michael Swanwick, fait péter grâce à son pacte avec le diable (ou un méchant extre-terrestre ?) la révolution industrielle avec deux siècles d'avance. Ce sera tout pour aujourd'hui, je vous parlerais du Cryptonomicon une autre fois.